Dans un entretien qui eut lieu à New York en 1956, William Faulkner déclarait de manière assez provocatrice que l’écrivain “ n’a aucun scrupule à dérober, emprunter, mendier ou ravir à n’importe qui ce dont il a besoin pour accomplir son œuvre. ”
Il n’y a pas de meilleur conseil que celui de ce grand écrivain qui avoue sans complexe qu’on ne peut tout tirer de soi. L’écriture ne consiste pas à s’isoler devant une page blanche qui, bien souvent, restera désespérément vide. Des générations et des générations d’écrivains ont déjà tout dit, et il est illusoire de croire que l’on peut inventer des thèmes et des genres à la fois universels et radicalement nouveaux.
Le vrai travail de création consiste remanier une matière déjà existante et foisonnante dans la littérature et les arts du passé, mais aussi dans les nouveaux médias. Sans vergogne, l’artiste peut voler chez les autres tel thème, tel procédé, tel canevas. De tous ces morceaux épars et mal assortis, il est difficile de faire une œuvre d’art. Et pourtant, c’est bien cela le travail de l’artiste : faire du neuf avec du vieux, faire des rapprochements qui pourraient sembler incongrus, rassembler dans une unité surprenante et harmonieuse des éléments héréroclites.
Le meilleur exemple de cet assemblage est la technique de la mosaïque, qui manifeste l’intention unificatrice de l’artiste sur des éléments de nature diverse.
le 9 janvier 2008 à 14:25
Et Valéry de surenchérir
“Rien de plus original, rien de plus “Soi” que de se nourrir des autres”